Quand Coco Argentée s’érige en tribaliste

Quand Coco Argentée s’érige en tribaliste

L’artiste chanteuse est à l’origine d’une campagne de sabotage contre le brillant et célèbre journaliste de la CRTV, Eric Christian Nya. Son péché : appartenir à la région de l’Ouest du Cameroun, la région la plus détestée en ce moment par l’élite dirigeante.

Coco Argentée est en effet en train de jouer la carte du tribalisme pour éjecter ce talentueux animateur de la télévision nationale. Rappelons qu’il est d’ailleurs l’un des rares bamiléké à officier dans cette télévision du gouvernement illégitime de Yaoundé.

Sur les réseaux sociaux, la star d’hier passe déjà de « Go Galaxie » à « Tribaliste woman ». Les internautes, ses confrères artistes et toutes les autres corporations, ne manquent pas de qualificatifs pour désigner la star du Bikutsi (un rythme du centre-Cameroun).

Depuis quelques jours en effet, pullule sur les réseaux sociaux cette affaire de mœurs et de tribalisme qui met aux prises Coco Argentée et Eric Christian Nya, présentateur de « Cameroon Feelings » sur CRTV, la télévision nationale. La chanteuse accuse le présentateur, de ne recevoir que les bamilékés (une tribu de l’Ouest du Cameroun) dans son émission. Elle accuse par ailleurs le présentateur de harcèlement sexuel.

Pourtant, sur sa page Facebook, où le présentateur partage très souvent avec ses followers les invités de son émission, les dix dernières émissions auraient eu pour invités : Ottou Marcellin Iza et Majoie Ayi, Cabel, Ateh Bazore, Stéphane Manga alias Kool Bass, Philip Miloko, Sanzy Viany, Mina et Kamala Eyango. Un choix plutôt homogène et loin du tribalisme dont l’accuse Coco Argentée.

Tout de suite après l’éclatement de ce scandale, Emmanuel Mbede, le directeur des antennes Tv (équivalent à responsable des programmes), a été muté à la direction de l’IFCPA. Ce dernier aurait en effet exigé que Coco Argentée présente ses excuses aux téléspectateurs de l’émission « Cameroon Feeling » pour ne s’être pas présentée après avoir été annoncée. Cette attitude n’aurait pas du tout plu à l’artiste qui ne l’a pas fait et s’est vu interdire l’accès à l’émission « Tam tam Week-end », diffusée sur les mêmes antennes.

En congé annuel actuellement, l’on ne sait réellement si Eric Christian Nya sera toujours à son retour, aux commandes de l’un des rares programmes suivi sur la chaine nationale.

Toutefois, ils sont nombreux qui appellent déjà au boycott de l’artiste. La diaspora quant à elle, lui promet qu’elle ne se produira plus jamais sur aucun podium à l’étranger si cet animateur advient à perdre son boulot.

Et pour United 4 Cameroun, Coco Argentée doit servir d’exemple pour toute autre personne qui voudra un jour utiliser le tribalisme ou attiser la haine sur une autre tribu comme arme. Et pour cela, la loi sur le tribalisme devrait être appliquée.

Votée au cours de la session parlementaire ordinaire de novembre, la loi modifiant et complétant certaines dispositions de la loi du 12 juillet 2016 portant Code Pénal, est en vigueur depuis sa promulgation le 24 décembre 2019 par Paul Biya.

L’article 241 (1) de ladite loi dispose que : « Est puni d’un emprisonnement de un (01) à deux (02) ans de prison et d’une amende de trois cent mille (300 000) à un million (1 000 000) de francs, celui qui, par quelque moyen que ce soit, tient des discours de haine ou procède aux incitations à la violence contre des personnes en raison de leur appartenance tribale et ou ethnique. »

En cas de circonstances atténuantes, indique l’alinéa 2 de cet article, « la peine d’emprisonnement prévue à l’alinéa 1 ci-dessus ne peut être inférieure à trois (03) mois et la peine d’amende à deux cent mille (200 000) francs. »

L’alinéa 3 pour sa part prévoit que : « les peines sont doublées et les circonstances atténuantes pas reconnues lorsque l’auteur du discours de haine est un fonctionnaire, responsable de formation politique, de média, ou d’une institution religieuse. »

United 4 Cameroon, because Justice matters !

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