Mebe Ngo’o nie les accusations liées au détournement de biens publics

Mebe Ngo’o nie les accusations liées au détournement de biens publics

Devant la barre le 25 août dernier, le pensionnaire de la prison centrale de Yaoundé-Kondengui a essayé tant bien que mal de justifier ses avoirs. Il a été interrogé dans le cadre de la suite de l’EXAMINATION-IN-CHIEF. Edgard Alain Mebe Ngo’o dit avoir bénéficié des avantages statutaires qui lui permettent de justifier l’origine de son patrimoine. Ces avantages sont rattachés à la période de 12 ans de service préfectoral et 21 ans à des fonctions de rang ministériel. « Pendant 21 ans, j’ai eu droit aux frais de souveraineté. Je ne vais pas donner le montant ici, le ministère des Finances sait de quoi je parle. J’ai eu droit tous les 03 ans aux indemnités d’achat de véhicules de prestige. J’ai eu droit aux frais de fonctionnement de mon hôtel particulier tous les ans. »

Edgard Alain MebeNgo’o dit avoir entrepris dans le secteur hôtelier. « Nous avons entrepris la construction de l’hôtel la marée qui a fait l’objet d’extension, en réinvestissant les bénéfices engrangés et en faisant recours aux prêts bancaires. » Avant son arrestation, suivie de son épouse, le couple Mebe Ngo’o est propriétaire d’une petite et moyenne entreprise (PME). Créée en 1997 par Bernadette Minla Minkoulou, alors qu’il est préfet du département du Mfoundi, ladite PME, spécialisée dans la location de chaises et de chapiteaux connaît une extension. Ainsi, en 2005, elle mute en une Société à responsabilité limitée (SARL). Ses activités s’étendent à la location de véhicules d’occasion.

L’accusé a effectué de nombreuses missions à l’étranger. Ces missions ont donné lieu à la perception des frais de mission et de déplacement. La fortune d’Edgard Alain sortirait aussi des activités parallèles. L’ancien délégué général à la sûreté nationale (DGSN) dit avoir investi dans des activités génératrices de revenus, l’agriculture, la pisciculture, l’élevage. Ces investissements auraient été menées avec son épouse, l’accusée dame Minkoulou Bernadette. Ceci, depuis 1985, date de son entrée en service dans l’administration préfectorale. 

Dans sa déposition, Edgard Alain Mebe Ngo’o note que son épouse a travaillé en relation avec sa feue mère dame Adjoa Mpon Alice : « Je précise que c’est leur exploitation qui avait remporté en 2011 la meilleure spéculation au comice agropastoral avec une unité qui produit 1000 litres d’huile rouge par jour. » « Nous avons entrepris la construction de l’hôtel la marée qui a fait l’objet d’extension, en réinvestissant les bénéfices engrangés et en faisant recours aux prêts bancaires. »

Suite à l’incarcération du couple Mebe Ngo’o, des hypothèques légales ont été inscrites sur des immeubles. Cette mesure a été ordonnée de l’avis du Conseil de l’accusé par le juge d’instruction. Mesure qui ne repose sur aucune base légale selon Edgard Alain Mebe Ngo’o. « Il me semble qu’il n’est pas redevable à l’État, aucune hypothèque ne devrait être inscrite sur mes immeubles, surtout par le juge d’instruction qui de mon modeste point de vue n’a pas de qualité. » Il note que ces hypothèques légales ont été « unilatéralement enregistrées au moment où aucune victime n’était connue. La partie civile ne s’est déclarée qu’après 18 mois. » En outre, Edgard Alain Mebe Ngo’o déplore le fait que « parmi les biens hypothéqués, on compte ceux acquis en dehors de la période infractionnelle (2010-2015, Ndlr). » Le détenu nie de ce fait les accusations liées au détournement de biens publics, de corruption et de blanchiment aggravé de capitaux. A l’audience du 10 mai de l’année en cours, le Ministère public a déclaré que la quantité et la qualité du patrimoine de l’accusé est en “total déphasage avec son activité et ses revenus.”

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